LE PARC NATIONAL DES CALANQUES, HISTOIRE DE L’INDUSTRIE MARSEILLAISE
Dès l’Ancien Régime, le littoral Sud de la cité phocéenne est le lieu d’installation privilégié de grandes fabriques de savon et leur intense activité participe alors au rayonnement international de la Ville.
Leur éloignement de Marseille, leur topographie et l’accès à la mer dans des anses protégées font des Calanques une zone privilégiée pour l’implantation des grandes industries naissantes. Le manque de connaissance de l’époque sur les conséquences environnementales de ces activités expliquent une situation aujourd’hui inconcevable. 20 usines et sites industriels vont alors engendrer une pollution durant près de 200 ans.
L’ANCIENNE USINE DE LA MADRAGUE À TRAVERS LES ÉPOQUES
Le Chevalier Roze (1675-1733), qui s’est distingué notamment lors de la peste de 1720, avait été récompensé par le Roi de France au début du XVIIIème siècle, ce qui lui permet d’acquérir un vaste domaine au sud de Marseille (d’où le nom de Mont Roze puis Rose). Ce domaine restera entre les mains de la famille jusqu’à la fin du siècle. En 1776, la famille Rostan d’Ancezune acquiert la propriété, dont la bastide qui comprend une chapelle. Chapelle dans laquelle le jeune Napoléon Bonaparte aurait assisté à une messe vers 1794/95, en présence des sœurs Julie et Désirée Clary.
Le caveau familial de cette famille est en dessous du sommet du Mont Rose, côté ouest, et subsiste encore de nos jours.
La famille vend différents terrains avec interdiction d’y construire des usines, interdiction qui sera levée pour la vente de terrains sur Montredon à la famille Hillarion-Roux, qui y construira une usine de fabrication de plomb.
L’usine de la Madrague de Montredon a traversé les époques et l’ère industrielle. Au 19ème et 20ème siècles, cette usine est un fleuron de l’industrie marseillaise. En 2009, elle sera la dernière usine du Parc National des Calanques à fermer ses portes.
Le site témoigne aujourd’hui de l’histoire du Parc National des Calanques et de son industrialisation. Son passé est celui de Marseille, fait de périodes fastes, de déclins et de reconversions naissantes.
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18ème SIÈCLE
1710 / Édification d’une maison de villégiature, style Louis XIII, par Nicolas Roze, dit Chevalier Roze.
1776 / Édification de la Bastide des Sables, de style néo-classique.
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1874
Hilarion Roux, nouveau propriétaire, transforme la propriété en site de production. La fabrication de plomb argentifère et de soude font les beaux jours de l’usine pendant près de 10 ans, mais le groupe Hilarion Roux fait faillite. L’usine de la Madrague ferme ses portes en 1883.
La cheminée et son conduit de plus de 1 000 m de long, sont créés et deviennent de véritables patrimoines du site.
Le site est laissé à l’abandon de 1884 à 1887.
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1887
La société Mante Legré et Cie rachète l’usine aux enchères et la reconvertit pour y produire de l’acide tartrique. En 1979, le site est racheté par le groupe Margnat – Tassy.
L’usine fermera ses portes définitivement en 2009.
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2011
La société Oceanis achète le terrain pour développer un projet immobilier. Le promoteur ne prévoyant pas de dépolluer durablement le site, le permis de construire est annulé en 2013 pour non-respect de la loi Littoral et défaut d’assainissement. -
2017
Le fonds d’investissement Ginkgo, spécialiste européen de la revalorisation des sites pollués, se rend propriétaire de la friche industrielle. Le site est mis en sécurité.
Ginkgo initie rencontres & dialogues avec les CIQ, associations et riverains du site.
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2018
Une Interprétation de l’État des Milieux (IEM), prescrite par la Préfecture est réalisée et finalisée en avril 2020 après tierce expertise de Brgm. -
2020
Dépôt du plan de gestion, qui permet de dresser un état des lieux de la pollution actuelle de toutes les parcelles ICPE. Il repose sur plus de 300 analyses réalisées de 1997 à 2018. -
Avril 2022
Dépôt du PCT avec tierce expertise Brgm
RÉHABILITER LA FRICHE EN CONSERVANT L’ÂME DU QUARTIER
Redonner vie à un lieu d’exception ne peut se faire sans comprendre son histoire. Pour construire son projet de réhabilitation, Ginkgo s’est engagé dans une démarche de dialogue constructif avec les riverains, les CIQ et les associations environnementales et ainsi créer un « village à mer » en harmonie avec le patrimoine historique et architectural du site.
Depuis 2017, 17 réunions de travail ont été organisées afin de faire émerger un consensus positif sur ce secteur emblématique de Marseille.